Suite à l'un des messages précédents du blog, je voulais savoir de combien d'eau j'aurai besoin pour arroser le potager l'été prochain. Je me prépare à étudier sérieusement l'installation d'un système d'arrosage.
Je sais, là il pleut. Mais comme je sais que je n'aurai pas le temps de préparer l'arrosage une fois que le besoin se fera sentir, je commence à m'en occuper petit à petit.
L'objectif c'est de trouver le volume journalier moyen nécessaire pour arroser le potager. Il s'agit d'avoir un ordre d'idée car je ne sais ni qu'est-ce que je vais planter, ni quelle surface, ni encore moins s'il fera plus sec que normal ou si l'on aura un été "pourri".
D'abord il me fallait connaitre l'evapotranspiration potentielle (ETP) du mois le plus "dur" coté irrigation. J'avais une méthode pifométrique pour l'Andalousie : l'ETP est égale au nombre (ordinal) du mois (janvier=1, février=2, etc) jusqu'à juillet (=7), et ensuite, on revient en arrière (aout=7, septembre=6, etc). Vive la science pointue :-)
J'ai trouvé un logiciel (DAILYET) qui calcule l'ETP en bonne et due forme à partir de données climatologiques d'une station donné en utilisant les formules classiques de calcul d'ETP.
A partir des informations sur les normales climatiques à Montpellier, on obtient avec le modèle Penman Monteith pour le mois de juillet une ETP de 6,1 mm/jour. Cette valeur me semble crédible. Juste que pour la "quantité de vent" (wind run), je n'ai pas de mesure donc j'ai pris la vitesse moyenne du vent sur l'année d'après les cartes assez connues du potentiel éolien en France (5-6 m/s en zone type "banlieue" à Montpellier). La prise en compte plus précise du vent peut modifier l'ETP de +/- 0,4 mm/jour.
Pour connaître les besoins en eau des plantes, il faut multiplier l'ETP par le coefficient cultural Kc qui est fonction de l'espèce de plante et de son état phénologique. J'ai trouvé une table des Kc en espagnol que j'ai traduite (je n'ai pas tout repris) , ça sert toujours:
Bon, là encore, il s'agit d'avoir une idée de la consommation globale dans le moment le plus "dur", dans le mois de juillet en pleine poussé de toutes les légumes d'été : haricots, tomates, poivrons, aubergines, carottes ... Le Kc de la tomate (1,15) peut être un bon indicateur pour rester du coté de la sécurité. En conclusion, l'evapotranspiration moyenne pour un mois de juillet est de 6,1x1,15=7 l/m²xjour.
Le potager est composé de quatre parties de 80, 85 et 35 et 15 m² respectivement. Selon cette hypothèse d'ET, il faudrait chaque jour 560, 595, 245 et 105 l d'eau pour irriguer le potager. Cela fait 1505 litres par jour au total. En plus, il faut compter avec une efficacité du 80% (différence entre l'eau apportée et celle absorbée par la plante) pour un arrosage localisé , cela ferait 1800-2000 litres par jour. Je ne compte pas là l'apport de pluies (en juillet, il pleut à Montpellier 20 mm en moyenne, environ 11 mm en 2008, 4 mm en 2006). Pour rappel, la pluie effectivement absorbée par le sol varie entre 60-80 % de la précipitation en fonction de l'intensité de celle-ci. Donc un orage de 12 mm pourrait ne représenter que 7 l/m² dans le sol.
Cet été j'ai dû mettre 6000 litres par semaine, et le forage avait du mal à suivre à partir du 15 août.
A suivre ...
3 commentaires:
merci d'avoir partager votre expérience, c'est vraiment très intéressant.
Je n'ai pas très bien saisi le calcul des besoins en eau d'une plante. En effet, si on suit ta formule, le Kc étant une constante, moins il y aura de précipitations (ETP plus faible), moins les plantes auront besoin d'eau !! Cela paraît absurde...
Bonjour,
L'ETP (évapotranspiration potentielle) ne dépend pas directement des précipitations mais de la situation climatologique (Température, humidité, vent, rayonnement solaire, ...) à un instant donné. Elle plus importante en été (autour de 5-6 mm/jour) qu'en hiver (presque nulle en janvier).
Pour la définition empirique de l'ETP (c'est peut-être sur Wikipédia ça doit y être), c'est quelque chose comme "l'évaporation d'une prairie de 15 cm de hauteur sur un sol ressuyé bla bla" ...
Le Kc (coefficient cultural) est aussi une variable et dépend du développement foliaire de la culture. Elle vaut 0 pour un sol nu et environ 1-1,2 pour une culture en plein développement.
Donc, plus il fait chaud et sec (ETP qui grimpe) et plus la plante est grande (Kc qui grimpe aussi), plus les besoins d'eau de la plante sont importants.
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